Carnet / Nominations
Décès - Général Jean-Claude Parize
Le journal NICE-MATIN du 30 décembre 2021 nous a appris le décès du général Parize, membre éminent et assidu de notre groupe régional, survenant peu après la tragédie des disparitions successives récentes de l’un de ses fils puis de son épouse que nous connaissions bien car également fervente de nos conférences et manifestations.
La vie publique du général Parize a été consacrée au service de la Nation, au plan militaire longuement puis au plan de la citoyenneté active lorsqu’il s’est établi dans les Alpes Maritimes.
Son parcours militaire, commencé à l’Ecole de l’Air (promotion 1955), l’engage d’abord pour une grande période comme pilote de Mirage IV au service de la composante Air de la Force de dissuasion. Chacun, passionné d’aéronautique, peut imaginer l’endurance et le contrôle de soi nécessité par ce service exigeant pour la sécurité de la France. La modestie de Jean-Claude Parize ne l’amenait jamais à se flatter de son talent, sauf par une rare confidence sur la dureté physique requise des équipages lors des missions Mirage IV N assurant par roulement une présence constante en l’air et une disponibilité permanente parfaite pour une éventuelle réplique. Il devait ensuite prendre des commandements de bases aériennes importantes, comme second à la base 702 d’Avord puis comme colonel et patron de la base 125 d’Istres. Il fut appelé au Cabinet particulier du Président de la République en mai 1982, y apportant toute son expérience du fonctionnement de la composante Air de la dissuasion nucléaire.
Diplômé de l’IHEDN, Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale, il prit ensuite la direction de l’ESGA, Ecole Supérieure de Guerre Aérienne. Général de division, trois Etoiles, de l’armée de l’Air, Jean-Claude Parize avait reçu de nombreuses décorations.
Sa simplicité parmi nous, au groupe régional 3AF, n’avait d’égale que son assiduité, en compagnie de son épouse, et son écoute pour tous les sujets que nous présentions. Il était également de toutes les visites et lorsque nous avons visité la base d’Istres, conférence à l’appui, il est resté près de nous, membres 3AF, disant qu’il ne voulait pas gêner ses cadets, ses successeurs au commandement de la base, faisant confiance à leur maîtrise et à leur connaissance de toutes les améliorations techniques, à bord comme au dispositif global, apportées depuis son propre service, notamment les rôles maintenant dévolus à l’avion Rafale, aux nouveaux ravitailleurs en vol, ainsi qu’aux assistances apportées par des systèmes satellitaires.
Comme tous les pilotes, il aimait la troisième dimension et, que ce soit pour les missions des astronautes ou pour les missions d’observation de la Terre assurées par les satellites, il prolongeait ainsi toute la connaissance qu’il avait acquise lui-même au cours de sa brillante carrière.
Dans les causeries qui animaient le dîner d’après conférence, il m’arrivait d’engager un dialogue à mi-voix sur les grands sujets géostratégiques et l’équilibre du monde. Il en connaissait toutes les menaces mais ne professait pas sur les thèmes politiques sensibles, sauf à prévenir que les menaces sont toujours présentes et que l’Europe, celle de l’Union européenne, manque d’une cohésion forte pour imposer dans le domaine de sa défense un poids à la mesure de sa vitalité économique. Vous nous manquerez beaucoup, mon Général, et vous aussi chère Madame Parize.
Jean-Jacques Dechezelles, Président du Groupe Régional Côte d’Azur 3AF
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