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ARIANE, 40 années au service de l’autonomie stratégique
Le lanceur est à l’accès à l’espace ce que les fondations sont à toute construction. Si Ariane n’existait pas, c’est toute la filière industrielle spatiale européenne qui n’aurait pas existé.
Garantir l’avenir du lanceur européen, signifie garantir l’accès indépendant et souverain de l’Europe à l’espace.
Les Européens ne le savent que trop bien, c’est la raison même pour laquelle le programme Ariane a été lancé : parce qu’en 1974, les États-Unis ont conditionné le lancement par la NASA du satellite de télécommunications Symphonie à l’interdiction de la commercialisation de ses capacités. C’est paradoxalement grâce à ce « chantage » que 40 ans après son premier tir en 1979 depuis le centre spatial guyanais, Ariane garantit toujours à l’Europe un accès autonome à l’espace.
Cette autonomie stratégique se double aujourd’hui d’un impératif de compétitivité accru. C’est le sens du programme Ariane 6 qui permettra à la fois aux gouvernements européens de mettre leurs satellites institutionnels sur toutes les orbites, et d’assurer toutes les missions pour les clients commerciaux au prix du marché, et ce dès 2020. En 6 ans à peine, ArianeGroup et ses partenaires industriels développent et vont produire et exploiter un nouveau lanceur qui doit permettre à l’Europe de rester leader sur le marché des services de lancement.
Il est impératif que cet objectif ambitieux soit partagé par tous les États membres et s’accompagne d’un nouveau cadre législatif et réglementaire qui protège la filière des lanceurs d’une concurrence déloyale de la part des autres nations spatiales. En adoptant le nouveau règlement spatial de l’Union pour la période 2021-2027, les États membres et le Parlement européen ont consacré la notion d’accès autonome à l’espace et introduit dans le droit européen un précédent qui pourrait préfigurer un véritable Buy European Act, à l’instar du Buy American Act en vigueur outre-Atlantique pour permettre à nos entreprises au service de la souveraineté européenne de lutter à armes égales avec leurs compétiteurs aux États-Unis, en Russie, en Chine, en Inde, etc., et ainsi de préserver les emplois industriels et un patrimoine technologique unique sur nos territoires.
Il est déjà temps de voir plus loin encore en préparant la suite d’Ariane 6 afin de faire face à toutes les évolutions possibles du NewSpace et en dotant l’Europe de nouveaux outils de souveraineté, notamment en matière de gestion du trafic spatial et de surveillance de l’espace.
Car aujourd’hui, le lanceur et le pas-de-tir ne sont plus les seuls prérequis d’un accès autonome à l’espace. En effet, la conjoncture actuelle rend la surveillance de l’espace indispensable. Les débris spatiaux, de plus en plus nombreux, représentent des menaces directes pour tout objet spatial. Il faut non seulement détecter et caractériser un maximum d’objets en orbite terrestre afin d’éviter les collisions, mais aussi identifier les capacités spatiales adverses et être en mesure d’attribuer une agression contre nos satellites. C’est pourquoi depuis 10 ans, en complément des outils développés par le CNES et l’ONERA – en particulier le radar GRAVES - les équipes d’ArianeGroup ont investi dans le développement de capacités optiques, à l’origine du réseau de télescopes GEOTracker, et cartographié l’arc géostationnaire dans une base de données mise à jour quotidiennement aux Mureaux.
La surveillance spatiale est devenue une priorité stratégique, comme l’a souligné la Ministre des armées Florence Parly dans son discours à Toulouse en septembre 2018 L’enjeu, pour la France et pour l’Europe, c’est de « conserver sa liberté d’appréciation, d’accès et d’action dans l’espace demain comme aujourd’hui ».
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