L’ONERA INVESTIT EN RÉGION OCCITANIE

En région Occitanie, l’ONERA est bien connu pour son centre de recherche de Toulouse situé à proximité de l’ISAE Supaéro sur le campus de Rangueil mais c’est sur son site du Fauga-Mauzac (à 15 km au sud de Muret) que l’ONERA vient de mettre en service deux nouveaux moyens expérimentaux de classe mondiale.

LE PREMIER DE CES MOYENS EST LA PLATEFORME PYCOFIRE

La plateforme PyCoFiRe (Pyrénées Composite Fire Research) est une nouvelle installation d’essai destiné à évaluer la performance environnementale et le comportement au feu de nouveaux matériaux d’avions, dont la première pierre a été posée en décembre 2021 par Bruno Sainjon, PDG de l’ONERA, Slawomir Tokarski, directeur de la Coopération Territoriale Européenne et Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région Occitanie en charge de l’Enseignement Supérieur, Recherche, Europe et Relations Internationales.

L’allègement des avions et la meilleure tenue au feu constituent un double objectif de l’utilisation croissante de matériaux composites. Par ailleurs, la mise au point de nouveaux moyens d’extinction d’incendies moteurs représente un enjeu environnemental et d’indépendance stratégique européenne auquel le projet collaboratif PyCoFiRe apporte une réponse en concertation avec la filière économique.

La Région Occitanie a fait le choix, au nom de l’UE, de consacrer 10 M€ de budget sur le Fonds Européen de DEveloppement Régional (FEDER) Midi-Pyrénées Garonne 2014-2020 au projet PyCoFiRe, en plus d'un soutien financier sur fonds propres de l’ONERA et de ses partenaires Airbus, Ariane Group et Safran. Ces trois industriels ont participé à la définition du banc d’essai et en sont les premiers utilisateurs.

PyCoFiRe va permettre de mener des recherches indispensables pour la sécurité aérienne et notamment sur les problématiques d’incendie, d’extinction et de résistance au feu des matériaux composites en aéronautique. Cette installation est unique au monde et recrée les conditions réelles d’utilisation de composants aéronautiques. Elle est composée de deux cellules d’essai. Le montage FAN avec ses 2,4 mètres de diamètre externe, reproduit le compartiment annulaire situé entre les 2 capots externes de la nacelle du réacteur d’un avion. Le montage CORE modélise un autre compartiment annulaire (1,4 mètre de diamètre) situé en zone feu dans la cavité moteur aux abords de la chambre de combustion.

Perspective générale de la plateforme PyCoFiRe adossée au Laboratoire de Combustion Multiphasique (©RecArchitecture)

Montage Fan de la plateforme PyCoFiRe

Montage CORE de la plateforme PyCoFiRe

Clip promotionnel de la région Occitanie visible sur https://www.youtube.com/watch?v=WdeTAyp_Wgo 

LE SECOND DE CES MOYENS EST LA STATION SOL OPTIQUE FEELINGS

Disposant de caractéristiques uniques au monde, la station sol optique FEELINGS (FEEder LINks Ground Station) a permis à l’ONERA de franchir une étape majeure vers la mise en oeuvre de liaisons optiques à très haut débit et sécurisées avec les satellites de l’orbite géostationnaire.

FEELINGS tire profit de l’extrême directivité de l’antenne utilisée (un télescope de 60 cm de diamètre) pour gagner un ordre de grandeur sur la puissance optique délivrée au satellite, malgré la turbulence atmosphérique gérée dans les deux directions de propagation grâce à un système d’optique adaptative. Un résultat rendu possible grâce à deux briques technologiques clés dont l’ONERA a la maîtrise : l’optique adaptative, qui en contrôlant près de 300 points d’actionnement à 2 kHz corrige, en temps réel, des effets néfastes de la turbulence atmosphérique, et l’amplificateur optique qui fournit la puissance nécessaire à une transmission de données très haut débit sur 38 000 km en préservant l’intégrité des données.

En juin 2024, la station sol FEELINGS a établi une liaison laser bidirectionnelle stable et pré-compensée par optique adaptative avec la charge utile TELEO située en orbite géostationnaire, développée par ADS (Airbus Defence and Space). L’étape suivante est prévue avant la fin de l’année 2024 avec l’établissement d’une liaison laser à un haut débit de plus de 10 Gbit/sec sur un unique canal. Cette étape constitue un jalon essentiel pour atteindre le débit d’un Terabit par seconde nécessaire au développement d’un réseau spatial optique exploitant les satellites géostationnaires comme relais.

La participation de l’ONERA à ces activités de démonstration a bénéficié du soutien de la DGA. La charge utile TELEO, destinée à la démonstration de liens optiques haut débit, a été développée par ADS, avec le soutien financier du CNES.