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Synthèse de la Conférence MEA (More Electric Aircraft ) à Toulouse les 6 et 7 février 2019

03 juin 2019 Lettre 3AF
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La 5e édition de la conférence More Electric Aircraft, co-organisée par les groupes Midi-Pyrénées et Aquitaine de la 3AF et la SEE (Société de l’électricité, de l’électronique et des technologies de l’information et de la communication) s’est déroulée à Toulouse au centre de congrès « Diagora » Toulouse –Labège.

La conférence a réuni la fine fleur des laboratoires et industriels, une présence mondiale aux 16 nationalités différentes, qui travaillent à des projets visant à court terme à minimiser la consommation de carburant fossile et améliorer la fiabilité globale des aéronefs en remplaçant par des systèmes électriques ce qui est encore hydraulique ou pneumatique.

A cette occasion, beaucoup de programmes de recherches relatifs au More Electric Aircraft furent présentés par des experts montrant à l’évidence des avancées notables et des challenges futurs en ces domaines.

Huit séances plénières couvrant 20 présentations alternées avec 2 séances de 39 posters ont permis à de nombreux spécialistes de s’exprimer et de présenter leurs avancées.

Avec 250 participants, une vingtaine de stands industriels, des interventions de personnalités comme le président de la 3AF, le représentant du président de la SEE, le président d’Aerospace Valley, le représentant du président de l’ONERA, le directeur du centre de recherches de Safran, le directeur de l’Aéronautique au DLR allemand, la manifestation a offert un panorama exhaustif de l’avion de demain et des ébauches de celui d’après-demain. 

L’article présent a pour but de résumer les points essentiels mis en lumière durant cette conférence :

Au niveau avion

Beaucoup de présentations ont évoqué les travaux en cours sur une propulsion hybride plus économe, dans laquelle une motorisation électrique sur batteries, alimentées par un moteur thermique fonctionnant à puissance quasi-constante, serait capable de fournir le bref surcroît de puissance nécessaire au décollage et dans certaines phases du vol. 

Des études approfondies sur ces mêmes unités propulsives basées sur des machines électriques aux super conducteurs, ont montré une avancée réelle et prometteuse. On a noté des idées originales de dégivrage de becs par l’emploi de systèmes électrifiés, de commandes de vol électriques avancées et innovantes. Un intérêt très prometteur a ainsi été présenté en matière de tendances actuelles de roulage au sol, moteurs arrêtés, (E-Taxiing) afin d’économiser le carburant et de réduire d’autant la pollution avoisinante.

Le « tout électrique » qui propulse déjà des aéronefs légers est à la base des nombreux concepts de véhicules pour la « mobilité urbaine aérienne » (Urban Air Mobility) dont quelques projets ont été évoqués ; mais la masse des batteries reste, plus que sur la route, une limitation majeure à la distance franchissable, en attendant que parvienne à maturité les technologies des piles à combustible et du stockage de l’hydrogène que la voiture du futur explore également.

Il faut noter l’intervention intéressante concernant la réflexion entreprise au niveau des infrastructures aéroportuaires pour organiser la gestion électrique le jour où les avions seront tout électrique.

Au niveau de la génération de puissance

Un examen plus précis et direct des convertisseurs de puissance (supercapaciteurs) et d’hybridation dans l’espace des applications, associés à l’absence d’émissions nocives avec des systèmes propulsifs à base de cellules à hydrogène, ont permis des avancées intéressantes. Mais la question fondamentale reste posée en matière de développement technologique.

Cependant le message est clair : aujourd’hui, la recherche avance à grands pas, bien que nous soyons loin d’avoir une propulsion uniquement électrique (sauf pour des avions légers), en l’absence de moyens de stockage suffisamment puissants permettant l’utilisation sur avions de transport public.

Séances de posters

39 posters ont permis à leurs auteurs de s’exprimer librement et directement sur des sujets diversifiés.

Quelques sujets : un turbogénérateur à 12 phases, un nouveau standard de voltage continu, les difficultés de charge dans les câbles aéronautiques, la caractérisation de la tenue des contacteurs dans un environnement dépressurisé, la taille des arcs électriques dans des conditions pressurisés, les stratégies particulières pour les commandes de vol du More Electric Aircraft, l’activation de vérin rotatif de spolier et de volet, les bases de certification utilisées pour un avion récemment certifié, la mutualisation de la puissance électrique pour le taxiing vert, la rentrée et l’extension électriques du train d’atterrissage, etc.

Ce furent l’occasion de discussions fascinantes, les porteurs de projets voulant faire passer leur message par une transmission en tête à tête exemplaire.

L’Exposition

Lors de cette édition, à l’exposition habituelle de MEA, s’est joint DECI ELEC, ce qui a augmenté de manière importante, l’intérêt de ce genre de manifestation.

Si les exposants MEA ont su montrer leurs avancées technologiques dans le cadre de l’avion plus électrique, les exposants DECI ELEC ont su intéresser les visiteurs par des nouveautés présentées, en matière de filerie, de câblage, de bobinage, tout cela étant supporté par des rencontres B2B (Business-to-Business) de très haute tenue.

Une soirée de gala à l’Hôtel Dieu

Une soirée prestigieuse dans le cadre solennel de l’Hôtel Dieu de Toulouse, se reflétant dans les eaux de la Garonne toute proche, avec l’accueil par les trompettes d’Aïda, a permis aux congressistes de se détendre et de se retrouver autour de tables, dont la bonne chère n’avait d’égal que le niveau des discussions techniques passionnées. Un très bon moment convivial de l’avis des participants !

Conclusions

Cette 5ème édition a été d’un très bon cru et a permis des libres échanges entre les participants. De l’avis de ceux-ci, cette édition a mis en relief des avancées importantes par rapport aux présentations de MEA 2017 à Bordeaux.

Ayant généré des échanges internationaux de très haute tenue, cette conférence peut être considérée comme un incitateur renommé à la connaissance partagée de programmes concernant le « Plus électrique ».

Des mots forts ont été souvent répétés : mobilité, support, développement, innovation, efficacité, écologie, simplicité, sûreté, prédictibilité, etc. Ils caractérisent pleinement les philosophies développées tout au long de ces deux jours, des volontés affichées pour les chercheurs et les ingénieurs de trouver des idées novatrices afin de révolutionner la pensée du monde aéronautique.

Cette conférence, a bénéficié du soutien du pôle de compétitivité Aerospace Valley, des centres de recherches et laboratoires ONERA, DLR, ISAE-SUPAERO, ENSEIRB-MATMECA, IMS et des industriels Safran, Thales, Latécoère, Liebherr Aerospace.

La 6e édition est attendue en 2021 à Bordeaux.

Galerie photos

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