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Naissance du Groupe Régional 3AF Hauts-de-France
13 novembre 2018
Lettre 3AF
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Éric Deletombe est ingénieur au Département Matériaux et Structures de l’ONERA-Lille et membre de la commission technique Structures 3AF depuis 2010. Il est en outre Directeur du Rayonnement de l’ONERA en région Hauts-de-France depuis 2017. Le bureau du GR 3AF HdF est à ce jour constitué – jusqu’à la première assemblée générale - d’Éric Deletombe (ONERA-Lille, président et secrétaire), de Bertrand Langrand (ONERA-Lille, trésorier), et d’Anthyme Durlin (ELISA Aerospace, représentant du Comité Jeunes).
Comme je le rappelais sur le site de l’association, natif de la région, officiant à l’ONERA-Lille depuis 1990, et membre 3AF depuis 2010 rattaché au GR Île-de-France, cela faisait plusieurs années que l’idée de créer un Groupe Régional Hauts-de-France me trottait dans la tête, non pas que le GR Île-de-France me déplut, mais bien parce que j’imaginais que l’histoire et l’avenir du secteur aérospatial dans ce territoire le méritait sans doute. Quel ne fut pas mon étonnement d’apprendre qu’il y avait eu jadis un groupe 3AF “ Flandres-Artois ” (crée en 1974, et “ porté disparu ” d’après mes archives depuis 1983). Cela était donc chose envisageable, et voilà chose faite : le principe d’une (re)constitution d’un groupe 3AF “ Hauts-de-France ” a été accepté par le Conseil d’Administration 3AF du 7 décembre 2017, soumis et accepté lors de l’assemblée générale 3AF du 18 juin 2018. Ce fut un honneur pour moi que d’accepter d’en assurer la présidence temporaire, et c’est un plaisir pour moi que d’en faire l’article aux membres de l’association dans cette lettre 3AF.
Et je commencerai par dire qu’il ne faut pas voir dans la résurrection du Groupe Régional 3AF une lubie de quelques “ Chti sécessionnistes ”, mais bien plutôt une conjonction d’initiatives, peut-être liées à cette 3ème révolution industrielle que certains ont annoncée et appelée de leurs vœux depuis quelques temps déjà. Les Hauts-de-France sont classés première région de France pour les implantations des grandes entreprises, première région industrielle de France dans le secteur ferroviaire et seconde dans le secteur automobile. Ils furent également un temps pionniers de l’histoire industrielle aéronautique française quand elle n’était encore “ que ” nationale, histoire née de l’amour et de la passion de nombreux et illustres industriels de la région (Charles Nungesser, Louis Blériot, Louis Breguet, Henri Potez, pour ne citer qu’eux) pour ces drôles d’engins volants. Nul doute que s’il n’avait fallu éloigner au terme de la seconde guerre mondiale cette industrie stratégique émergente d’un voisin perçu comme potentiellement “ envahissant ”, les Hauts-de-France occuperaient aujourd’hui une place de choix dans ce secteur également.
Et si la flamme fut un temps soufflée, la braise - comme la passion - n’en continuait pas moins de couver sous la cendre.
Les Hauts-de-France sont composés des 5 départements que sont l’Aisne (Laon, 02), le Nord (Lille, 59), l’Oise (Beauvais, 60), le Pas-de-Calais (Arras, 62) et la Somme (Amiens, 80). Ils comptent aujourd’hui près de 6 millions d’habitants, 15 communautés urbaines de plus de 100 000 habitants, et 210 000 étudiants en enseignement supérieur. C’est un territoire “ nouveau ” où se côtoient et s’associent Universités prestigieuses (dont l’Université de Lille, unifiée), Ecoles et Grandes Ecoles d’ingénieurs (dont Elisa Aerospace), Organismes de recherche (dont l’ONERA), Centre de transferts technologiques et pôles de compétitivité. Loin de vouloir jouer les “ gros bras ”, mais fière d’une culture industrielle presque inégalée en France, consciente d’un positionnement géographique particulièrement favorable au cœur d’une Europe peut-être à ré-enchanter, et riche de la jeunesse de ses forces vives, la région Hauts-de-France aurait décidément peut-être bien une carte et une partie à rejouer dans cette 3ème révolution industrielle qui sera également aéronautique et spatiale : nouveaux usages aéronautiques, nouvelles mobilités, nouvelles inter-multi-modalités dans les domaines du transport qu’il soit de passagers ou de fret, urbain ou interurbain. “ Et une voiture volante traversa la Manche pour la première fois, en juin 2017 … ” (https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/cote-opale/voiture-volante-traverse-manche-1275857.html). Bref, les Hauts-de-France n’ont peut-être pas dit leur dernier mot !
Car les Hauts-de-France, c’est aussi une dynamique régionale, avec “ CAP’INDUSTRIE Hauts-de-France, la Fabrique de l’Avenir ” (programme de développement industriel fédérant en Hauts-de-France la CCI Hauts-de-France, le Cetim, la FIM et l’UIMM Hauts-de-France, http://www.cap-industrie.fr ), qui – avec le soutien de la Direccte, de la Région et du GIFAS - structure la Filière Aéronautique Régionale, embarquant officiellement les 130 passagers de la FAR aujourd’hui répertoriés (www.hautsdefrance.fr, entreprises@hautsdefrance.fr), PME-ETI et grands groupes dont certaines pointures comme Dassault Aviation, Stelia Aerospace, Thalès, Matra, Zodiac, l’ONERA, le CETIM, Elisa Aerospace, l’UTC, etc. Quelques autres réseaux aux missions complémentaires et aux intérêts convergents, dont le GR 3AF Hauts-de-France, ou le cluster aérospatial wallon SKYWIN, se sont assez naturellement trouvés “ clandestinement ” associés à l’exercice. Ce point me permet d’attirer l’attention du lecteur sur une des particularités du GR 3AF Hauts-de-France, qui est d’avoir obtenu “ autorisation ” de sortir de son strict périmètre régional, en se faisant messager d’une invitation transfrontalière aux membres du cluster SKYWIN à rejoindre l’Association. Pour préciser en quelques mots ce qu’est le cluster SKYWIN (www.skywin.be , info@skywin.be) : c’est en fait l’équivalent belge d’un pôle de compétitivité Aéronautique et Spatial français, dont le but est de renforcer la compétitivité par l’innovation et la R&D, en associant acteurs industriels et monde de la recherche. Il regroupe près de 150 membres : entre autres, des grandes, moyennes et petites entreprises industrielles ou de services (Sonaca, Sabca, Safran Aero Boosters, Thalès Belgium, SAMTECH, etc), mais aussi des Universités et des Centres de recherche (Von Karman Institute, ULiège, UCL, UMons, CENAERO, etc).
En conclusion, le nouveau paysage aérospatial qui se dessine en région Hauts-de-France réunit filière industrielle, pôle de compétitivité, et – grâce au GR 3AF Hauts-de-France - société savante. Le GR 3AF HdF compte bien y tenir dignement son rôle. Un dizaine de membres individuels 3AF ont été à ce jour identifiés comme pouvant être rattachés au GR Hauts-de-France, ce qu’ils ont tous accepté : un nombre suffisant pour commencer à développer activités et projets, et attirer de nouveaux membres. Parmi ceux-ci, un Comité Jeunes a déjà pu être constitué. Une première réunion des membres du GR devrait se tenir avant la fin de l’année : elle sera accueillie à l’ONERA-Lille. Des projets de visites d’entreprises, de rencontres d’étudiants, l’organisation de conférences thématiques, etc, sont déjà en cours de préparation avec un premier Grand Rendez-Vous au premier semestre 2020 (vous en saurez plus dans les prochaines lettres d’infos du GR 3AF HdF !).
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