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Spatial : Hemeria, fer de lance de l’ambition des petits satellites et ballons

03 mai 2024 Lettre 3AF
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par Amandine DELOM, Responsable Communication Hemeria

Les conséquences de la révolution spatiale de ces 30 dernières années continuent de se faire sentir dans toute l’industrie spatiale. Si le NewSpace a vu émerger un nombre important de nouveaux acteurs, bousculés par l’audace d’un certain Elon Musk et de SpaceX ; les enjeux d’aujourd’hui, notamment en Europe, sont à la concrétisation des projets de lanceurs et de constellations, et au maintien de la souveraineté dans un contexte de guerre en Ukraine où le secteur spatial est devenu crucial sur le terrain : communications, renseignement, planification.

Par ailleurs, un territoire au-dessus de nos têtes, jusqu’ici largement vierge, est en train d’être pris d’assaut : la stratosphère. Cette partie de l’atmosphère a été médiatiquement mis en exergue au début de l’année 2023, par le survol des Etats-Unis par un ballon chinois qualifié « d’espion ». 

Hemeria, leader français de la filière des petits satellites et des ballons stratosphériques

 

C'est dans ce contexte que l’entreprise toulousaine Hemeria, 400 personnes pour un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros dont la moitié dans le spatial, confirme son positionnement de leader français des nano satellites et des ballons stratosphériques.

Après le succès du premier nano satellite industriel français, Angels, co-développé avec le CNES dont la durée de vie en orbite a été multipliée par 2,5, Hemeria finalise l’intégration et l’assemblage des 25 nano satellites de la constellation Kinéis, toute première constellation européenne dédiée à l’Internet des Objets, qui sera lancée cet été. En parallèle, l’entreprise développe pour le Commandement de l’Espace un démonstrateur, Yoda, de deux microsatellites patrouilleurs qui évolueront en orbite géostationnaire pour protéger les satellites militaires français de manœuvres suspectes, voire hostiles, s’inscrivant ainsi dans la stratégie spatiale dévoilée en juillet 2019 par le ministère des Armées dans la nécessité de renforcer les capacités de surveillance des objets en orbite.

Et tout juste 1 an après le rachat de CNIM Air Space par Hemeria, le CNES confiait en octobre dernier à la société la production des enveloppes de près de 100 ballons stratosphériques dans un timing serré d’ici fin 2027. L'ensemble des ballons, qui sera utilisé pour des campagnes scientifiques, sera fabriqué sur le site de production historique d'Ayguesvives, au sud de Toulouse où les compétences sont présentes depuis plus de 50 ans, au service du CNES notamment.

Ballon stratosphérique - ©CNES

Ballon stratosphérique - ©CNES

Un marché spatial en pleine mutation

 

Grâce à la révolution du NewSpace, de nouvelles nations peuvent lancer à moindre coût leurs premiers satellites dans l'Espace. En Afrique, dans le Pacifique ou en Asie, de nouveaux marchés voient le jour avec la montée en puissance des nouvelles agences spatiales. La miniaturisation et la fiabilité des composants électroniques a permis de concevoir des microsatellites qui présentent un excellent compromis prix/taille/performances, voyant ainsi le marché s’éloigner des cubesats initiaux qui sont plutôt utilisés pour tester des briques technologiques que pour des applications commerciales.  

Les nano ou micro satellites visent plutôt des applications environnementales (surveillance des émissions de gaz à effet de serre par exemple), de connectivité (notamment pour l’Internet des Objets) ou d’Observation de la Terre.

Dans cette évolution, Hemeria a structuré son offre pour répondre au mieux aux besoins de ses clients en proposant une gamme de 3 satellites : HP-IOT, un nano satellite dédié à la connectivité ; HP-EOS – une plateforme générique pour tous types de missions d’observation de la Terre et scientifique, et HP-GEO, un système optimisé pour développer des services en orbite géostationnaire. Déployés seuls ou en constellation, les satellites Hemeria rassemblent un concentré de technologies pour des missions de renseignement militaire, de recherches scientifiques ou d’applications commerciales.

 

La très haute altitude (THA), un espace d’innovation

 

Redécouvert du grand public depuis la neutralisation du « ballon chinois » aux Etats-Unis, cette zone comprise entre les espaces aériens nationaux et l’espace (entre 12 et 50 km du sol) ouvre d’immenses perspectives. Trois types d’appareils concentrent la majorité des recherches : les dirigeables, les ballons, et les drones stratosphériques. En France, l’écosystème applicable à la THA est dual, à la fois étatique et industriel, militaire et civil. 

Les ballons stratosphériques, évoluant jusqu’à 45 kilomètres dans la stratosphère, sont principalement utilisés pour des missions scientifiques, de télécommunications ou d’Observation de la Terre. Complémentaires aux satellites évoluant en orbite basse, ils facilitent l’accès à l’Espace à moindre coût et à moindre impact environnemental. 

Actuellement, Hemeria développe un ballon stratosphérique manœuvrant, BalMan, une première en Europe. La capacité de BalMan à rester en place au-dessus d’un même lieu permet d’ouvrir les champs des applications comme la surveillance des feux de forêts ou la détection de pollution des eaux de surface.

 

Dans un contexte de souveraineté, cette innovation intéresse déjà le secteur de la Défense.

Avec une persistance de vol 24h/24 et 7j/7 au-dessus d’une même zone, une précision d’image, et sans temps de revisite contrairement à un satellite, BalMan sera une solution palliative déployable rapidement sur un théâtre d’opération.

 

La maîtrise de l’Espace, et bientôt de la très haute altitude, est devenue une question de souveraineté dans un monde concurrentiel et de plus en plus conflictuel.

Au-delà ce constat, la concurrence avec des acteurs privés étrangers porteurs de nouveaux modèles économiques et industriels, pousse la France à s’affirmer et à mettre en avant ses savoir-faire spatiaux avec le soutien de programmes étatiques comme France2030.

 

De la même manière, début mars 2024, l’Assemblée nationale a validé la proposition relative à l’adoption d’une loi européenne sur l’Espace, dont l’objectif, au-delà de la souveraineté de la France, est d’avoir une industrie spatiale européenne forte et protégée de la concurrence d’acteurs extra-européens.

BalMan - ©HEMERIA




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