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SUCCÈS DU VOL INAUGURAL D’ARIANE 6

24 juillet 2024 Lettre 3AF
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Mardi 9 juillet à 16 heures heure de Kourou, le nouveau lanceur lourd européen Ariane 6 a réussi son vol inaugural depuis le Centre Spatial Guyanais.

Vol inaugural Ariane 6 © © CNES/ESA/Arianespace ArianeGroup/Optique - Vidéo CSG/S.Martin-P.Piron, 202

Décollage du Mont de Vénus © Arianegroup

ARIANE 6 EN QUELQUES FAITS ET CHIFFRES

 

Ariane 6 est un lanceur modulaire et polyvalent, capable d’atteindre aussi bien l’orbite basse que l’espace lointain. Il existe en deux versions : A62 et A64

Versions A62 et A64 d'Ariane 6

Le vol inaugural a été effectué avec une Ariane A62.

 

Cet essai en vol était un vol de démonstration destiné à tester la capacité de décollage du lanceur et son comportement en vol. Plusieurs charges utiles avaient été placées à bord. Il s’agissait aussi de tester la nouvelle zone de lancement et la séquence des opérations au sol, spécialement étudiées en vue de permettre une rotation plus rapide qu’avec Ariane 5 entre deux lancements (objectif 12 lancements par an au lieu de 6 avec Ariane 5).

 

À la fin du vol inaugural couronné de succès, ils ont déclaré :

• Josef Aschbacher Directeur Général de l’ESA : « Assister à cet événement historique qu’est le décollage réussi du lanceur européen d’Ariane de nouvelle génération, grâce auquel l’Europe va retrouver son accès à l’espace, est pour moi un grand privilège. »

• Philippe Baptiste, Président-Directeur Général du CNES : « Je tiens à exprimer toute ma gratitude aux membres du personnel du CNES, de l’ESA, d’ArianeGroup, d’Arianespace et de nos sous-traitants pour l’engagement dont ils ont fait preuve, en particulier au cours de ces derniers mois qui ont été éprouvants. »

• Martin Sion, CEO d’ArianeGroup : « Avec le succès du vol inaugural d’Ariane 6, nous ouvrons un nouveau chapitre pour le spatial européen. » 

LES TROIS PHASES DU VOL INAUGURAL

• Phase 1 (1 à 5) : du sol à l’espace. Cette phase a permis à la fusée de quitter la Terre et d’entrer dans l’espace grâce à la poussée de l’étage principal propulsé par le moteur Vulcain 2.1 et la force des deux puissants boosters P120C. La phase 1 comprenait la séparation de l’étage principal et la première poussée du moteur Vinci de l’étage supérieur, qui a placé la fusée et ses passagers sur une orbite elliptique 300/700 km au-dessus de la Terre. Le moteur Vinci a fonctionné jusqu’à 18 minutes après le décollage, après quoi Ariane 6 a démontré qu’elle peut reproduire le profil de vol typique de la version ECA d’Ariane 5.

 

• Phase 2 (6 à 9) : rallumage du moteur Vinci de l’étage supérieur et déploiement de satellites. Cette phase 2 était celle de la mise à l’épreuve de la nouvelle capacité d’Ariane 6, le rallumage de l’étage supérieur. Au cours de cette phase, le moteur Vinci a été allumé une deuxième fois à T+56 minutes, ce qui a transformé l’orbite d’Ariane 6 d’elliptique 300/700 km à circulaire 580 km.

A T+1h 06, a commencé le déploiement des satellites qui ont quitté l’étage supérieur pour rejoindre l’orbite circulaire 580 km. Le 1er allumage a été suivi du déploiement des 3 premiers satellites : OOV-Cube, Curium One et Robusta -3A- puis de l’activation des 2 expériences embarquées YPSat et Peregrinus. Quelques secondes plus tard, le 2ème groupe de satellites a été déployé : 3CAT-4, ISTSat et GRBBeta, après quoi les 2 dernières expériences ont été activées, SIDLOC et Parisat. Une troisième commande de séparation a ensuite permis de déployer CURIE et Replicata. Ces huit satellites et ces cinq expériences avaient été développées par diverses agences spatiales, entreprises, instituts de recherche et jeubes professionnels.

 

À ce stade Ariane 6 avait accompli sa mission en rallumant son étage supérieur, en déployant ses 8 satellites passagers et en activant les cinq expériences embarquées.

 

► Nota : Rallumer un moteur en situation de microgravité n’est pas chose facile car les ergols flottent librement à l’intérieur des réservoirs. Le groupe auxiliaire de puissance (APU Auxiliary Power Unit) apporte son aide en fournissant une poussée faible mais régulière pour que le carburant contenu dans les réservoirs se stabilise et que le moteur Vinci puisse s’allumer de nouveau.

 

• Phase 3 (9 à 12) : démonstrations technologiques, désorbitation et séparation des capsules. La dernière phase, à partir de 1h 14 après le décollage consistait à pousser l’étage supérieur cryogénique jusqu’à ses limites. L’étage supérieur devait se rallumer après sa longue période d’inactivité dans l’espace – en microgravité – et amorcer sa désorbitation contrôlée dans l’atmosphère terrestre au-dessus du « Point NEMO » dans le Pacifique Sud. Quelques instants plus tard, les deux capsules de rentrée atmosphériques devaient se séparer de l’étage supérieur pour entamer elles aussi leur descente vers la Terre et prouver qu’elles étaient en mesure de survivre à une rentrée dans l’atmosphère. Une dernière commande serait envoyée pour désactiver l’étage supérieur avant qu’il se consume dans l’atmosphère. Pourquoi désactiver ? Pour supprimer toute énergie à bord afin d’éviter d’éventuelles explosions incontrôlées pendant la descente. Cette idée d’enchaînement rallumage du moteur Vinci - réorientation de la trajectoire en vue de la désorbitation – descente en sécurité dans l’atmosphère est une innovation destinée à préserver un espace « durable » en évitant que l’étage supérieur d’Ariane 6 ne devienne un débris spatial supplémentaire.

 

Le vol inaugural s’est déroulé parfaitement jusqu’à cette phase 3. Mais la mission n’a pas été parfaite jusqu’au bout car en fin de vol, la fusée a dévié de sa trajectoire en raison du fait que le troisième allumage du moteur Vinci n’a pas eu lieu.

 

La rentrée dans l’atmosphère de l’étage supérieur avec ses deux derniers passagers – la capsule Bikini de The Exploration Company et la SpaceCase SC-X01 d’Arianegroup - capsules ne put donc s’opérer. La désintégration dans l’atmosphère étant prévue, la solution de repli fut décidée, à savoir la désactivation (encore appelée passivation). Elle a fonctionné correctement.

 

Le moteur Vinci doit donc encore démontrer sa capacité à redémarrer à l’aide de son groupe auxiliaire de puissance APU.

 

APRÈS CE VOL INAUGURAL

 

Les prochains modèles de vol d’Ariane 6 sont déjà en cours de production et les étages de la deuxième Ariane 6 rejoindront le CSG et automne en vue du premier vol commercial. 

Article de synthèse rédigé par JPS à partir des informations disponibles sur le web.




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